Ils traversent les pistes sur des morceaux de tissu pour ne pas laisser de traces
release date : 2012
production : gaité lyrique

“Ils traversent les pistes sur des morceaux de tissu pour ne pas laisser de traces” is a play by french artist Virginie Yassef, produced by La Gaité Lyrique. David Fenech composed the music for the stage play.

Un enfant magicien assiste aux phénomènes surnaturels qui se déroulent face à vous. En maître de jeu, il révèle à son tour un monde rempli d’objets, éparpillés dans l’espace, activés comme par magie, sous le regard d’un aigle, témoin de ces scènes mystérieuses et suspendues… Ils traversent les pistes sur des morceaux de tissu pour ne pas laisser de traces est le premier spectacle créé par la plasticienne Virginie Yassef. Imitant le fil discontinu de la pensée, il raconte des histoires, libres d’interprétation et non linéaires. Virginie Yassef s’inspire des tribus indiennes, de leur pensée magique, de leur rapport symbolique aux objets ou aux animaux. Elle met en scène des présences troublantes, humaine et animale, avec une série d’objets apparemment sans relation et un univers sonore narratif. Réassemblées, ces formes s’animent et communiquent. Une étrange planète où des scénarios fantastiques voient le jour. La plasticienne Virginie Yassef est invitée par la Gaîté lyrique à concevoir un spectacle pour enfants. Dans ses micro-fictions poétiques, drôles et touchantes, Virginie Yassef dompte les objets quotidiens et manipule les échelles, les mots et les gestes. Déjouant les procédés narratifs linéaires, ses pièces procèdent par séquences suspendues, par fragments de textes, de vidéos et d’accessoires détournés pour créer des situations extraordinaires. Plasticienne de formation et de pratique, Virginie Yassef porte une attention aux formes brutes qui, dans leurs modelages, leurs histoires, réelles ou inventées, suggèrent une percée vers un imaginaire. Elle réalise des installations, des sculptures ‘parlantes’, des photographies ou des vidéos traversées par le champ du merveilleux (Bird’s-Eye View), par les tours de magie et les trucages invisibles (Passe Apache), les forces électromagnétiques (Alloy) ou les constructions narratives insolites (Scénarios Fantômes). La dramaturgie propre à son travail se construit dans l’esprit de celui qui regarde la pièce réalisée. Les roches, la montagne, l’équilibre, le suspens, l’animal, la narration, le truquage sont des motifs récurrents de ses projets.

Création : Virginie Yassef
Tours de magie : Agnès Samsoën
Bande son : David Fenech
Les enfants magiciens : Raphael Hearn, Raphael Cicile, Morgane Page, Clara Azzouz-Loviconi
Une production de la Gaîté lyrique

some photos of the stage by Vinciane Verguethen






«Pourquoi t’as fait un spectacle aussi bizarre ?» Etre assis au milieu d’enfants âgés de 6 à 9 ans permet de se poser tout de suite les bonnes questions. On est à la Gaîté lyrique, dans le cadre de la programmation «Capitaine Futur», destinée aux mômes. Bizarre, on ne sait pas, mais le titre à rallonge du spectacle de Virginie Yassef, Ils traversèrent les pistes sur des morceaux de tissu pour ne pas laisser de traces, fait office de trame narrative pour trente minutes d’aventure entre science-fiction, jungle et western. Fan de Buster Keaton, la plasticienne, familière des installations ludiques, entretient un rapport particulier avec le burlesque. Débarqué sur une planète imaginaire, un enfant découvre des objets-symboles au rythme des faisceaux de lumière : une météorite, une liane fluo et bruyante, une obsidienne en lévitation… Au centre de la scène, un aigle mystérieux est à la fois témoin et acteur de la pièce. «Je voulais que mon monde mystérieux se regarde à travers un autre, celui de la magie close-up», explique Virginie Yassef. Dans son univers, le magique et le réel se rejoignent parfois : à force de représentations, l’aigle s’est comme «dressé tout seul» – il renverse la tête et lisse ses plumes dès qu’il entend la pluie de la bande-son hypnotisante composée par David Fenech. Dans ce western fantastique, l’enfant-explorateur va finalement changer de rôle et devenir magicien. Rapidement, les câbles et le «trucagiste» sont repérés, et la pierre qui vole, «c’est un aimant !»
Sarah Bosquet – Libération, 12 Avril 2012 (link)