ESCAPE – A Collection Of Songs Straight Out The ASYLUM
Label: Les Disques MECAPOP
Release date : 2016
Format : CD (or 2xCD for the DELUXE edition)
ESCAPE – A Collection Of Songs Straight Out The ASYLUM is an eclectic and intense tribute to the album Asylum, masterpiece of The Legendary Pink Dots, of which we celebrate the 30th anniversary of release. A lovely CD release presented in an elegant flap folder (in a 7″ single format, once folded), with a 20 page booklet featuring previously unreleased illustrations by Stephan Barbery (the artist responsible for the magnificent visuals of the original Asylum album) produced in collaboration with Jef Benech’. Also included will be 4 postcards and an interview with Edward Ka-Spel. includes tracks by Family Fodder , Déficit Des Années Antérieures, Klimperei , Madame Patate , Les Hauts de Plafond, Emiko Ota, Mami Chan, Le Non Finito Orchestra, Bene Gesserit … David Fenech plays Balinese Penting as part of Toupidek Limonade.
01. Un Festin Sagital – Echo Police
02. Déficit Des Années Antérieures – Gorgon Zola’s Baby
03. Toupidek Limonade – Fifteen Flies In The Marmalade
04. La Duchesse de Cinzano & le Baron Fend l’air – Femme Mirage
05. Fatherkid – The Hill
06. Klimperei – Demonism
07. Non Finito Orchestra Feat. Edward Ka-spel – Prisoner
08. Endlesston – So Gallantly Screaming
09. Les Hauts De Plafonds – I’m The Way, The Truth, The Light
10. Emiko Ota & Mami Chan – Agape
11. Freek Kinkelaar – Golden Dawn
12. Vox Nihilo – The Last Straw
13. BeNe GeSSeRiT – A Message From A Sponsor
14. La Kuizine – Go Ask Alice
15. Palo Alto – This Could Be The End
16. Un Festin Sagital – Echo Police (Demo)
17. Family Fodder – Gorgon Zola’s Baby
18. Miss Ming & sa Chandelle magique – Fifteen Flies In The Marmalade
19. Eric Chabert with Klimperei & Madame Patate – The Hill
20. Klimperei – Demonism (Version 2)
21. Non Finito Orchestra Feat. Edward Ka-spel – Prisoner (Demo version with EK weird mix)
22. Edward Ka-spel – So Gallantly Screaming (Live 2015)
23. The Sevens Collective – Golden Dawn
24. Trespassers W – Straw in his hands (The Last Straw ”inspired by”)
25. BeNe GeSSeRiT – A Message From A Sponsor (Version 2)
26. BeNe GeSSeRiT – A Message From A Sponsor (Version 3)
27. Family Fodder – Gorgon Zola’s Baby (Extended Megamix)
Le “tribute” musical à un artiste ou une oeuvre est un exercice casse-gueule. Dans le pire des cas, on obtient un salmigondis indigeste bien vite sorti des mémoires (je ne citerai donc pas d’exemple) ; dans le meilleur, le tribute parvient à transcender son modèle et à s’ériger au rang d’oeuvre à part entière qui marque durablement les esprits (“Lost in the stars, the music of Kurt Weill”, par exemple, bien que sorti en 1985, continue de tourner sur ma platine).
A la première écoute, il me paraît évident que c’est à la seconde catégorie qu’appartient ce magnifique “Escape” dans lequel quinze groupes de la scène underground et expérimentale actuelle revisitent et s’approprient les titres de l’album “Asylum” des Legendary Pink Dots sorti il y a trente ans. Evitant l’écueil de l’hommage respectueux et compassé, c’est avec l’énergie et l’esprit d’aventure dont faisaient preuve sur cet album Edward Ka-Spel et sa bande que chacun d’eux réinvente les morceaux de cette oeuvre phare et séminale.
L’expérience est aussi déstabilisante que stimulante et réjouissante. Ces ambiances, ces paroles, ces mélodies qu’on a tant aimées et écoutées qu’elles se sont en quelque sorte fondues en nous, on les reconnaît sans les reconnaître, on les redécouvre et elles provoquent des émotions nouvelles, des rêveries inédites. On glisse d’une plage à l’autre, l’oreille aux aguets et l’esprit en tumulte — avec l’impression d’être passé dans une réalité alternative –, mais bien vite l’unité d’ensemble de ce projet fait qu’on renonce au petit jeu des comparaisons avant/après pour ne plus apprécier que son évidente qualité créative. Au bout de la dernière plage (squattée avec bonheur par le Palo Alto du camarade Barbéri), on se retrouve conquis et décidé à renouveler l’expérience pour cette fois se mettre dans l’oreille l’identité sonore de chacun des groupes. Car c’est à ce point réussi que chacun d’eux a su se glisser dans ces augustes atours sans donner l’impression de se déguiser ni renoncer à son identité propre. Bravo, quoi — simplement : Bravo !
Au-delà de la réussite musicale, il en est une autre qu’il faut souligner : celle de l’instigateur du projet qui a su donner à cet objet hors normes la forme et l’esthétique qui lui conviennent le mieux. Jef Benech, deus ex-machina et cheville ouvrière de Mecapop, nous régale les yeux (mais pas seulement, l’odorat et le toucher sont également mis à contribution) avec un “packaging” (l’horrible mot, bien mal adapté en l’occurrence) de la mort qui tue, oeuvre d’art à part entière.
Foin de blabla : ce disque est un “must-have” que se doit de posséder tout/e amateur/trice des Dots, tout/e amateur/trice des musiques qui oublient de ronronner, tout/e amateur/trice de beaux objets inclassables, et tout/e amateur/trice d’expériences extrêmes et revigorantes. Cela fait du monde…
Leo Dhayer , Mars 2016